mercredi 2 juillet 2025

Été serein ou été brûlant ?

 


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En complément de chaque article, je publie tous les jours des graphiques pour affiner l'analyse. Vous trouverez ces graphiques en bas de page.

Vendredi 4 juillet 14h23 : décompte Nasdaq. Lundi 7 juillet 19h15 : STOXX 600 en consolidation. 20h00 : l'intention d'épargner des français.

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Bonjour, dans mon précédent article du 30 mai intitulé "Europe great again ?', je concluais par deux projections :

1) L'Europe devra "passer l'obstacle de la vague Elliottiste baissière c, dont la profondeur est inconnue". 

2) Je rajoutais que "l'Europe surperforme les États-Unis en 2025 et ce schéma est amené à se poursuivre".

Concernant le 1), l'Europe est bien entrée en consolidation mais le décompte Elliottiste nécessite probablement un ajustement. Le 2) ne s'est pas produit, les places américaines comblant presque totalement leur retard sur les indices du vieux continent.

Alors que la date butoir du 9 juillet approche pour les droits de douane, la nervosité va-t-elle s'emparer des investisseurs ? Ou bien les marchés ont-ils déjà anticipé tous les cas de figure, ce qui débouchera sur un non-évènement ?

Éléments de réponse en graphique.


1) Analyse chartiste et Elliottiste :

La vague de hausse initiée après l'annonce rocambolesque de Trump sur les droits de douane a été puissante, bien plus que je ne l'avais envisagée. De nouveaux records historiques ont été inscrits presque partout. Dans un premier temps, j'ai opté pour une consolidation en 3 temps -3 temps -5 temps, organisée en correction à plat doublement irrégulière de ce type :

La "a" représente la chute suite à l'annonce des droits de douane, la "b" le rebond qui s'en est suivi.

Avec du recul, et puisque la vague b est probablement en 5 temps, ce qui n'est pas compatible avec le schéma ci-dessus (3-3-5), il est possible que nous ayons eu plutôt un classique abc en zig-zag, de ce type :


C'est en effet un vraie possibilité au regard de la puissance de cette abc sur le S&P500.


Si nous élargissons le S&P500, nous constatons que la crise des droits de douane a retracé (quasiment) 50 % de la hausse en 5 temps entamée le 13 octobre 2022. C'est un retracement assez classique. Nous pourrions donc avoir démarré 5 nouveaux grands temps de hausse qui nous mèneraient grosso modo en 2027.




Vous constatez qu'un premier élément de réponse apparaît pour anticiper les évolutions de cet été : il faudra consolider en 3 temps la hausse en cours qui s'organise en 5 temps.

Regardons si cela s'accorde bien avec le DAX 40, l'indice le plus fort en Europe.


Les US semblent s'accorder avec le DAX. Mais le retracement en a-b-c (le plus récent) a été si éclair qu'un doute persiste. Un décalage d'un mois s'est créé entre les deux zones géographiques, qui persiste encore aujourd'hui. Il devra s'épurer.

Attention, l'observation du DAX sur le long terme signale la fin à venir du super-cycle entamé en 2003. Il faudra consolider la multiplication par 11 de l'indice allemand en l'espace de 22 ans.


Précision importante sur cette vague 2 (en orange sur l'avant dernier graphique) qui a démarré sur le DAX. Elle peut corriger assez profondément la vague 1, de 62 %. Cela est une possibilité à ne pas écarter, d'autant que les places américaines n'ont pas encore entamé leur consolidation.


2) L'inter et l'intra-marché :

Le T-Notes est stable depuis bientôt deux ans. Il ne nous apporte pas d'éclairage particulier. La politique de Trump a un temps fait vaciller le 10 ans américain, mais le calme est revenu. Le vote récent du plan de baisses d'impôts massives n'a pas fait davantage sourciller le marché obligataire.



On gardera un œil sur l'OAT française, qui n'est pas très fringante. La présentation des pistes d'économie pour le budget français est prévue à la mi-juillet



Le Dollar Index semble casser par le bas son canal de LT. Depuis janvier, la chute est proche de 15 %. Des actifs en dollars sont donc vendus.


Cela semble profiter aux actions européennes. En tout cas, la faiblesse du Dollar a coïncidé assez précisément avec la surperformance des actions sur le vieux continent. Jusqu'à ces dernières semaines où le phénomène s'est inversé.


Autre élément intéressant,  une étude de Factset montre que l'Europe s'accommode bien d'un Dollar en baisse. Nos places financières pourraient donc reprendre leur surperformance prochainement, après l'été lorsque les indices auront fini leur consolidation.



On gardera un œil naturellement sur les fondamentaux. Ceux-ci faiblissent aux US dans le sillage d'un indice de confiance du consommateur du Michigan proche de ses plus bas depuis 40 ans. L'économie américaine a récemment détruit des emplois, une première depuis 2 ans. Mais encore faut-il que les investisseurs ne positivent pas cette statistique en anticipant un cycle de baisse des taux qui redonnerait du souffle à l'économie !



3) Les indicateurs de sentiment :

Enfin un peu d'optimisme ! Le climat instauré par Trump était si stressant qu'il aura fallu +29 % de hausse du S&P500 pour retrouver un peu d'enthousiasme chez les investisseurs. Les mois d'avril, mai et juin se sont nourris de ce pessimisme mais attention, l'optimisme repointe le bout de son nez. Vous le savez, les marchés haussiers se développent dans la méfiance et s'éteignent dans l'euphorie.


Pour la première fois depuis février, le AAII montre que les investisseurs particuliers américains sont optimistes. Le sommet sur le S&P500 n'est peut-être pas si loin. Attention, les indicateurs de sentiment donnent rarement de timing, ils sont à combiner avec l'analyse Elliottiste et chartiste.

Les ratios put/call sont revenus sur des niveaux assez bas. Le taux de cortisol du marché descend, le danger monte sur les actions.


Le VIX est à 16. Cet indicateur est bas mais n'est pas sur une zone extrême. Difficile d'en tirer des conclusions tranchées.


CONCLUSION :

La date butoir pour les droits de douane approche (9 juillet) et le marché action n'en a cure. Il poursuit sa course aux records aux US, tandis que les places européennes consolident, parfois non loin de leurs sommets. 

L'analyse Elliottiste et chartiste signale une entrée en consolidation à venir aux US, corroborée par des indicateurs de sentiment qui indiquent un optimisme retrouvé. 

Le timing de cette entrée en consolidation aux US est difficile à estimer, mais il s'agit a priori d'une question de jours ou de semaines. Cette consolidation pourrait s'étirer jusqu'en octobre, où la saisonnalité redeviendra meilleure à l'achat pour les actions. Sa profondeur est elle aussi difficile à mesurer. Il s'agit d'une vague baissière "2", qui peut en théorie retracer entre 32 % et 100 % de la vague haussière "1". 

Rédaction et relecture terminée. Bonne lecture à toutes et tous.

Avertissement : les analyses diffusées dans cet article sont à titre purement informatif et ne constituent ni une offre, ni un conseil pour les investisseurs. Il s'agit d'un avis personnel et la responsabilité de l'auteur ne saurait être retenue directement ou indirectement.

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Vendredi 4 juillet 14h23 : décompte Nasdaq.

Bonjour, j'ai un petit doute concernant le décompte des vagues sur les indices américains. Vous avez l'alternative sur le graphique (flèches en marron). Selon l'hypothèse retenue, la hausse des indices américains se poursuivra plus ou moins longtemps.


Lundi 7 juillet 19h15 : STOXX 600 en consolidation.

Bonjour, le STOXX 600 est en consolidation depuis plusieurs semaines: c'est une probable a-b-c, qui pourrait durer. Ce soir, Trump annonce 25 % de droits de douane pour le Japon et la Corée du Sud. Il va peut-être faire de même pour l'Europe. Mais, d'après ce que j'ai compris, la date butoir est le 9 juillet mais l'exécution est repoussée au 1er août. Bref, la tactique habituelle du Trump.



20h00 : l'intention d'épargner des français.

La politique française semble si figée entre peur de la censure, gouvernement qui se déchire, et réformes impossibles que les intentions d'épargne grimpent en flèche. Voilà qui ne va aider la consommation. Et si on transpose cet état d'esprit aux chefs d'entreprises, on peut penser que les futurs chiffres économiques de la France ne vont pas être flamboyants. Certains estiment même que ce n'est qu'un accident de crédit qui pourra faire bouger les lignes. L'incertitude n'est jamais bonne pour l'économie.

Graphique tiré de la chaîne Youtube de Xavier Delmas.