mardi 14 mars 2023

Europe : premiers supports rompus depuis octobre 2022

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En complément de chaque article, je publie tous les jours des graphiques pour affiner l'analyse. Vous trouverez ces graphiques en bas de page.

Jeudi 16 mars 8h55 : Nasdaq 100. 9h40 : Eurostoxx 50, support tenu. 13h20 : raisons de l'inflation. 21h18 : signal haussier sur Nasdaq 100. Vendredi 17 mars 10h25 : gap commun sur Eurostoxx ? 10h40 : AAII. Lundi 20 mars 10h20 : purge ? Mardi 21 mars 10h50 : gap haussier en Europe. 20h30 : ruée vers la sécurité. 20h40 : graphique du CAC. Mercredi 22 mars 11h50 : niveau de risque aux USA. 12h00 : le sentiment "bear". 12h07 : le risque systémique. 13h47 : DAX. 15h16 : deux indicateurs d'appétit pour le risque. Jeudi 23 mars 11h25 : les gaps. Vendredi 24 mars 12h48 : comblement des gaps en Europe. Lundi 27 mars 13h02 : consolidation. 13h10 : support sur banques ? Mardi 28 mars 13h40 : Dow Jones. 13h45 : DAX. 18h00 : quelques jours de congés.

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Bonjour,

La séance de ce lundi 14 mars a bouleversé la psychologie de marché. Des ventes massives se sont produites sur le secteur bancaire, entraînant la cassure d'importants soutiens sur les indices européens. Sur l'Eurostoxx 50, le seuil clé à 4178 points a été rompu et il devrait désormais faire office de résistance. Ce signal marque une dégradation de la confiance des investisseurs et il faudra du temps pour restaurer le crédit du secteur financier, touché par la faillite éclair de SVB.

Pour restaurer la confiance, il faut graphiquement soit créer une zone de fondation soit immédiatement reconquérir le niveau cassé, en l'occurrence 4178 points. Je crois plutôt en la première hypothèse, ce qui signifie que le marché irait se retrancher sur des supports plus bas.

Sur l'Eurostoxx, nous avons deux niveaux à surveiller, capables de relancer la dynamique haussière : 

1) le seuil à 4124 points, qui marquait, par sa cassure en février 2022, l'entrée des économies en forte inflation, puis, indiquait, lors de son franchissement le 9 janvier 2023, un changement d'avis des intervenants.

2) si le marché est plus impacté, il se retranchera sur 3790 points, niveau de retracement de 50 % de la hausse initiée en octobre 2022.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

Cette baisse intervient alors que le marché obligataire et le marché action se sont décorrélés, une première depuis janvier 2022. Il y a quand même quelque chose de non anodin dans la faillite éclair de SVB. Les deux établissements qui ont mis la clé sous la porte ces derniers jours, la Silicon Valley Bank et la Signature Bank, représentent deux des plus importantes faillites de l'histoire. Les actifs sous gestion sont respectivement de 209 et 118 milliards de dollars. Comparez par rapport à 2008/2009, ce n'est pas rien et ça pourrait trotter un instant dans l'esprit des investisseurs.

La correction du secteur bancaire pourrait donc durer quelque peu. Sur le graphique du DJ STOXX 600 BANK, le repli pourrait potentiellement se prolonger jusqu'au 50 % de retracement vers 143/142 points, avant rebond durable. Il y a aussi la possibilité de rebondir sur 38 %, c'est-à-dire dès maintenant ! Mais le ratio de 50 % est le plus couramment observé. 


Du côté des Etats-Unis, la situation est assez floue. S&P500 et Nasdaq oscillent autour de leur MM150, plate : le tendance de fond est indécise. J'étais passé haussier sur le S&P500 le 23 janvier vers 4000 points. La situation graphique est devenue ambiguë : je deviens neutre en attendant d'y voir plus clair. D'autant que le Dow Jones, l'indice faible outre-Atlantique, est dans une configuration plus difficile. En effet, à court terme, le Dow Jones est sous l'influence négative de deux polarités baissières. Il y a toutefois quelques signes d'espoir, à commencer par le test actuel du 50 % de retracement et l'absence de pente sur la MM150, comme pour les autres indices américains.


Concernant les indicateurs de sentiment, ils se sont naturellement dégradés ces derniers jours. J'ai du mal avec l'idée que le marché puisse durablement baisser avec un VIX, un AAII, et des ratios put/call aussi hauts. Mais haut ne signifie pas au plus haut. Les indicateurs de sentiment donnent rarement le timing, ils sont à coupler avec les volumes, les amplitudes, le chartisme, l'analyse inter-marché...

Voici le graphe de la volatilité implicite de l'Eurostoxx 50. Nous observons que 1) la vol a touché une résistance majeure à 34,42 2) les cours de l'Eurostox 50 sont positionnés 23 % plus haut par rapport au dernier test des 34,42 sur la volatilité en octobre 2022. C'est signe d'une potentielle inquiétude excessive.


 

CONCLUSION :

J'ai rédigé cet article sur deux jours et il s'est passé beaucoup de choses. Il y a eu un pull-back mardi (c'est à dire un retour haussier) sur 4178 sur l'Eurostoxx. Ce niveau est devenu résistant, il s'en est suivi une rechute mercredi sur le support à 4024 points, premier niveau solide sur l'indice européen. 

Faut-il acheter 4024 points sur l'Eurostoxx 50 ? Nous observons parallèlement que l'indice DJ STOXX 600 BANK a touché assez précisément son 50 % de retracement à 142,30 points et que la volatilité implicite de l'Eurostoxx a testé une résistance majeure à 34,42. 

Nous avons donc un alignement positif des "planètes", tout du moins sur le secteur bancaire, un indicateur de sentiment, et l'indice Eurostoxx lui-même. En rendement/risque, l'achat se tente mais il n'est pas garanti. L'avenir nous le dira.


Avertissement :
Les analyses diffusées dans cet article sont à titre purement informatif et ne constituent ni une offre, ni un conseil pour les investisseurs. Il s'agit d'un avis personnel et la responsabilité de l'auteur ne saurait être retenue directement ou indirectement.



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Jeudi 16 mars 8h55 : Nasdaq 100.

Bonjour, le Nasdaq profite de la baisse des rendements pour s'offrir une respiration. On notera que le Nasdaq 100 surperforme assez nettement le Nasdaq Composite en mars : les big caps rassurent, le marché ne prend pas de risque. Sur le graphique, un canal de consolidation se dessine. Est-ce la bonne hypothèse graphique ? On ne peut pas en être certain car la MM150 est plate ce qui traduit un manque de tendance. Mais on surveille cette figure en cas de sortie "propre" en gap.


9h40 : Eurostoxx 50, support tenu.

Marché très technique, les niveaux fonctionnent. Le support à 4024 de l'Eurostoxx tient ce matin après la puissante attaque baissière hier. Une hypothèse de travail : comme il faudra probablement du temps pour restaurer la confiance, le marché pourrait se stabiliser sur le support majeur comme il l'a fait en décembre (rectangle bleu). Avant de repartir à la hausse si la tendance de fond reste bien haussière comme je le pense. Quoiqu'il en soit, le signal haussier clair et net ne sera constitué que par la reconquête de 4178 points.


13h20 : raisons de l"inflation.

J'avais posté il y a peu une étude de la BCE dont les conclusions sont identiques à celles de cet article publié aujourd'hui dans le Ouest-France. L'inflation proviendrait pour moitié de la hausse des marges des entreprises (effet d'aubaine) ... L'autre moitié provient de la hausse des coûts. Le journaliste évoque la baisse des impôts de production et des salaires réels (si vous augmentez vos prix de +10 % et que les salaires dans votre entreprise ne montent que de +5 %, votre marge augmente).
La conclusion est que la hausse des taux ne sera pas vraiment efficace contre cette inflation là. Le marché se régulerait tout seul. Lorsque la consommation baissera, les industriels baisseront leurs prix et leurs marges. 
Mais pour l'instant, la BCE n'évoque pas cette "forme d'inflation". Si elle ne relevait ses taux que de 25 points de base, c'est pour faire face à la "crise" du secteur bancaire de ces derniers jours.


21h18 : signal haussier sur Nasdaq 100.

Le Nasdaq 100 sort de manière assez dynamique de son canal descendant. Il profite de la baisse des rendements et de la réorientation des actifs. La tendance  manque encore de vécu (MM150 plate) pour pouvoir affirmer qu'il s'agit d'un signal fiable et décisif. Mais il a le mérite d'exister.


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Vendredi 17 mars 10h25 : gap commun sur Eurostoxx ?

Bonjour, l'Eurostoxx ouvre un gap haussier ce matin, sous la résistance majeure que j'ai appelée "Banque (SVB)". Il est probable que ce gap soit comblé, ce qui nous voudrait une poursuite de la consolidation entre 4024 et 4078 points.


10h40 : AAII.

Sans surprise, le AAII dévoile un net fléchissement du sentiment haussier sur ce sondage qui concerne les investisseurs américains particuliers. Cela prépare-t-il une nouvelle phase de hausse sur les marchés d'un point de vue contrarien ? Il faudra croiser ce sondage avec d'autres indicateurs de sentiment et il faudra surtout un signal graphique haussier sur les indices.


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Lundi 20 mars 10h20 : purge ?

Bonjour, psychose ce matin sur les banques. Le marché romp violemment le support à 4024 dans les vingt premières minutes puis le réintègre tout aussi violemment. Les banques font le yoyo. Est-ce la purge qui permettra au marché de se stabiliser ? Les volumes et la clôture seront importantes. 


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Mardi 21 mars 10h50 : gap en Europe

Bonjour, après la préservation des supports hier en Europe, les prix poussent leur avantage jusqu'à tester ce matin la forte résistance à 4178/4188 sur l'Eurostoxx 50. Un gap est ouvert en amont et il interroge. Est-ce un gap commun ? Ou un gap qui suggèrerait un franchissement de la résistance majeure ? J'ai du mal à croire que la confiance revienne aussi vite sur les banques (j'aurais plutôt vu une temporisation un peu plus longue), mais qui sait. Au marché de nous montrer ce qu'il veut.


20h30 : ruée vers la sécurité.

Deux graphiques ce soir. Ils montrent la ruée des placements vers la sécurité, en l'occurrence les fonds monétaires. Il s'agit d'indicateurs contrariens. Pas de timing sur ces indicateurs mais, vous le savez, lorsque la peur du risque s'empare des investisseurs, le moment d'acheter n'est peut-être pas très éloigné.


Cliquez sur les graphes pour les agrandir.


20h40 : graphique du CAC.

L'Eurostoxx finit à peu près au contact de sa résistance majeure. Le CAC est quelque peu différent. Le gap est plus grand (cela tient à une ouverture simultanée des 40 valeurs alors que l'Eurostoxx ouvre valeur par valeur) et la faiblesse des volumes interroge. Cela ressemble tout de même à un gap commun qui serait donc voué à être comblé rapidement. Il faut aussi composer avec le gap aux Etats-Unis. Bref, un peu d'incertitude à très court terme.


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Mercredi 22 mars 11h50 : niveau de risque aux USA.
  
Bonjour, dans la lignée des deux graphiques soulignant la ruée vers les fonds monétaires, le niveau de risque est très faible, presque aussi faible que lors du creux de la crise de 2008. C'est évidemment positif pour les actions à moyen terme d'un point de vue contrarien mais pour que les comportements basculent à nouveau vers la prise de risque, il va falloir que la FED rassure sur les banques.


12h00 : le sentiment "bear"

Selon un sondage de BoA, le sentiment baissier reste extrêmement dominant. Le cash est élevé et le l'exposition aux actions assez faible. C'est positif pour les actions à moyen terme mais le timing reste inconnu.


12h07 : le risque systémique.

La FED parle ce soir et elle va devoir rassurer. Le système bancaire américain est très éclaté (4 fois plus de banques par habitants qu'en France par exemple) et la hausse verticale des taux a probablement fragilisé de nombreux établissements, non couvert contre ce risque. Il va falloir peut-être du temps pour que les investisseurs retrouvent le gout du risque aux Etats-Unis.



13h47 : DAX

Le DAX a retracé plus de 61,8 % de retracement de la dernière baisse, seuil de retracement au-delà duquel on écarte statistiquement le risque d'une seconde jambe de baisse de même ampleur. C'est un signe de force. Mais je suis gêné par le gap ouvert hier sans beaucoup de volumes. Peut-être que le marché va consolider erratiquement entre les deux gaps.



15h15 deux indicateurs d'appétit pour le risque.

La reprise des indices depuis 3 séances s'accompagne d'une fuite de l'appétit pour le risque. Deux indicateurs pour cela : le MDAX sous-performe assez nettement le DAX 40 et les GAFAM aux Etats-Unis aspirent les liquidités. Cette absence d'appétit pour le risque milite plutôt pour une consolidation à court terme avec la fermeture des gaps évoqués plus haut.



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Jeudi 23 mars 11h25 : les gaps.

Bonjour, le gap du mardi 21 mars sur les indices américains a été comblé. Il devrait en être de même sur les indices européens, comme sur le DAX ci-dessous. Après, on essaiera de découvrir les contours de cette phase de consolidation. 


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Vendredi 24 mars 12h48 : comblement des gaps en Europe

Bonjour, les gaps ont été comblés en Europe. Et maintenant ? L'appétit pour le risque est assez faible (voir graphiques plus haut), la confiance sur les banques n'est pas revenue. Les CDS de la Deutsche Bank monte fortement ce matin et la 16ème américaine a été balayée en deux jours. Cela va laisser des traces. Le marché va se demander s'il n'y pas d'autres cadavres dans les placards, avec un risque d'auto-réalisation. Pour les séances à venir, on devrait rester en consolidation. Le risque d'une nouvelle correction me semble inférieure à 50 % à cause des indicateurs de sentiment toujours aussi pessimistes. Mais sait-on jamais, avec les banques, on touche au cœur du système. 


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Lundi 27 mars 13h02 : consolidation. 

Bonjour, les indices résistent plutôt bien aux incertitudes sur le secteur bancaire. Remettons en perspectives : il y a beaucoup d'anxiété dans les esprits mais assez peu sur les cours. CAC et DAX montent encore de +9 % depuis le début de l'année. A moyen terme, je préfère suivre les cours, plutôt que le pessimisme ambiant. Pour autant, nous restons en consolidation à court terme, car l'appétit pour le risque reste faible. Il va falloir encore du temps à mon avis pour digérer l'épisode SVB.



13h10 : support sur banques ?

Pour que le marché reparte, il faudra que les banques créent une zone de fondation. Je pensais que le 50 % de retracement pouvait constituer un bon tremplin, mais les cours sont descendus jusqu'au 61,8 %. On va surveiller ce niveau à 136,60 points. 



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Mardi 28 mars 13h40 : Dow Jones 

Bonjour, le Dow Jones est l'indice le plus faible, en territoire négatif en 2023. D'un côté il est sous la pression de polarités baissières. De l'autre, il est soutenu par un 50 % de retracement, défendu par des volumes assez étoffés. La sortie de l'intervalle 31685/32574 nous en dira plus sur l'état d'esprit du marché.


13h45 : DAX

Le Dow Jones est en consolidation, le DAX n'avait pas donc pas trop de raison de franchir ce matin la résistance à 15 264 points. La consolidation va perdurer sur les indices.



18h00 : quelques jours de congés.

Je m'absente quelques jours. Retour lundi 3 avril. Excellente fin de semaine à toutes et tous.








samedi 4 mars 2023

Fin de la consolidation, la tendance haussière reprend

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En complément de chaque article, je publie tous les jours des graphiques pour affiner l'analyse. Vous trouverez ces graphiques en bas de page.

Lundi 6 mars 10h49 : gaps hebdo en Europe. 14h11 : graphique du Gaz. Mardi 7 mars 10h45 : inertie avant Powell. 20h07 : un économiste haussier sur les actions. Mercredi 8 mars 10h45 : DAX. 14h19 : sondages Bloomberg et JP Morgan. 14h32 : réaction des taux à Powell. Jeudi 9 mars 10h57 : CAC et Europe. 12h29 : cours du blé de meunerie. 22h38 : décorrélation taux/indices. Vendredi 10 mars 10h45 : gaps en Europe. Dimanche 12 mars 11h50 : SVB, le problème en quelques graphiques. Lundi 13 mars 8h30 : Bitcoin précurseur ? 13h27: Eurostoxx 50, support cassé.

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Bonjour, 

La consolidation aura duré 22 séances et ce vendredi 3 mars, un gap accélérateur haussier est venu selon moi mettre un terme à cette respiration de marché. Les prix étant entrés par le bas dans cette aire de congestion, il est logique qu'ils s'en extraient par le haut. C'est la définition d'une tendance avec ses périodes de pause.

Les raisons à cette hausse, autres que le chartisme, sont identiques à celles évoquée dans les précédents articles. Il s'agit de l'analyse contrarienne, très pertinente actuellement, et l'analyse inter et intra-marché, qui fera le point sur l'obligataire, les secteurs, l'appétit pour le risque, la saisonnalité... 

Passage en revue de ces trois champs d'analyse.


1- L'analyse chartiste :

Deux indices européens ont mis en lumière de manière claire la renaissance de la tendance haussière de fond. Il s'agit du DAX et de l'EUROSTOXX 50. Sur le premier, le gap du jour a permis l'expulsion par le haut d'un biseau de consolidation, figure classique de continuation.


Sur l'EUROSTOXX 50, le niveau à 4178 points est un point d'articulation majeur du marché depuis la mi-janvier. Après trois contacts réussis de ce soutien (cercles en vert), la dynamique haussière reprend et le gap ouvert ce vendredi, dit accélérateur ou de rupture, confirme la reprise en main du marché par les forces acheteuses.


Voilà pour l'Europe qui, une fois n'est pas coutume, est le marché directeur dans le monde. Quid des Etats-Unis ? Comme évoqué dans le précédent article, les places américaines sont poussives, mais graphiquement, l'horizon pourrait se dégager. Regardons ensemble le S&P500 et Dow Jones.

Sur le S&P500, le débordement de la ligne de tendance en bleu constituait fin janvier un signal positif. Le récent rebond jeudi 2 mars valide-t-il l'hypothèse d'un simple pull-back ? Il est un peu plus difficile d'être affirmatif car le marché américain est sous-performant. J'ai également indiqué sur le graphique mon décompte Elliottiste privilégié. Mais c'est un élément secondaire d'analyse, plus souvent invalidé que confirmé, et il dépendra du marché obligataire comme vous le verrez plus bas.

Le Dow Jones a souffert des trois échecs observés en janvier et février sur 34 330 points. La borne basse de la zone de consolidation qui perdure depuis novembre 2022 a été rejointe et génère un rebond. Mais le juge de paix est l'obstacle à 34 330 points. Pas de tendance haussière de fond sans son dépassement.


2- L'analyse contrarienne :

L'analyse contrarienne est d'une redoutable efficacité en ce début d'année. Je vous fait part régulièrement d'indicateurs de sentiments. Tous confirment le profond pessimisme général. Les deux plus emblématiques ont été le suivants : 1) un sondage d'opinion de Goldmann montrait fin 2022 pour la première fois depuis 20 ans des anticipations négatives pour les actions en 2023. 2) le AAII, sondage auprès d'investisseurs particuliers américains, a montré sur la durée le fort sentiment pessimiste depuis... 40 ans. 3) Les ratios put/call ont explosé les plafonds fin 2022.

Lorsqu'un consensus est aussi prononcé, il est quasi-certain que les prix pendront le contre-pied de la majorité, pour des raisons extrêmement basiques. Pour simplifier, si vous êtes négatifs, vous ne possédez pas d'actions, et par conséquent, vous ne pouvez vendre ce que vous ne possédez pas, vous ne pouvez mécaniquement qu'acheter. Les actions montent très souvent dans cette configuration.

Je vous propose trois nouveaux indicateurs de sentiment, dont un que je vous ai déjà présenté dans les commentaires de mon précédent article : les options d'achat sur le VIX. Ces derniers sont revenus au niveau du mois de mars 2020, au pire de la crise sanitaire et boursière du Covid. Si les taux de couverture sont aussi conséquents, c'est que la peur est bien présente. C'est donc le moment d'acheter !


Cet autre sondage est assez représentatif du sentiment de marché. Les 2/3 des investisseurs interrogés par Bank Of America pensent que nous sommes toujours en "bear market". Seuls 23 % pensent qu'ils s'agit d'un bull market.


Enfin, petit tour de la planète boursière et des gérants (re)connus ou bénéficiant d'une reconnaissance médiatique :  

François Trahan prévoit l'apocalypse boursier et économique.


Chez nous, je cherche un gérant qui recommande d'acheter des actions, c'est une perle rare que je n'ai pas encore trouvée ! La chaîne synapse est entièrement "bear". Rothschild recommande de sous-pondérer les actions et Marc Touati délivre depuis des semaines sur plusieurs plateaux son message de vente. La zone Euro serait même menacée selon lui.




Aux Etats-Unis, Ray Dalio, gérant du plus gros hedge fund de la planète, Bridgewater, parie depuis plusieurs mois contre les actions européennes, avec des positions short sur des dizaines entreprises européennes, dont Total Energies, Axa, Allianz, Sanofi... Regardez leurs cours de bourse et vous comprendrez le piège qui se referme sur les vendeurs à découvert.

Sur les médias américains, le constat est identique. Les "ours" sont omniprésents. Je n'ai trouvé que Baron pour recommander l'achat des actions. Nous avons quelques arguments en commun.



et encore :


A propos de cette dernière phrase, il est tout à fait juste qu'il ne faut pas lutter contre la FED, dont la politique est restrictive au niveau des taux, avec en plus une réduction de bilan. Mais, toutes banques centrales confondues, elles sont encore expansives, les contributions venant de la banque centrale de Chine et du Japon.


3- L'analyse inter et intra-marché : obligations, secteurs, appétit pour le risque, saisonnalité

Je reviens sur le graphique que je vous avais proposé lors de mon dernier article. 


Trois étapes sont visibles sur ce graphique. Jusqu'en octobre 2022, la corrélation était quasi-totale entre les indices actions et le marché obligataire. Les inflexions et les durées des vagues étaient similaires entre le Bund et le Dax par exemple. Puis, les actions sont surperformé nettement  partir d'octobre. A partir du 20 janvier 2023, dernier sommet notable sur le Bund, les actions semblent avoir pris leur indépendance, comme si le thème de l'inflation, qui occupe tous les esprits, allait petit à petit s'effacer, soit par une décrue soit par une adaptation sociétale. 

A noter que sur les marché américains, la corrélation est encore quasiment en place entre le T-Notes et le Nasdaq Composite, indice le plus sensible aux taux. 2023 est plus favorable aux valeurs technologiques mais le mouvement est encore naissant et balbutiant. 

La décorrélation entre le marché action et obligataire nous envoie donc un signal positif sur les actions. Comment se comportent les actions et les secteurs en bourse ? 

Dans l'Eurostoxx 50, l'assurance pèse 6,19 %, dont 1,83 pour AXA, 2,86 % pour Allianz et 1,5 % pour Munich Re. La configuration d'AXA ne prête pas vraiment à confusion : c'est haussier avec ces creux et sommets ascendants, et ce sommet historique. Rajoutons que les résultats 2022 (flèche bleu) ont été bien accueillis. Pourquoi le marché ne vend-il pas et ne prend pas en considération les dangers énoncés par les baissiers ? 

Les banques pèsent 9,03 % dans l'Eurostoxx 50. J'ai choisi Santander. Là aussi, ca grimpe en escalier (traits violets), sans signe de faiblesse, avec des résultats 2022 plébiscités.


Bon, vous me direz, les banques et les assurances, c'est logique qu'elles montent avec les rendements. Penchons-nous alors sur les autres secteurs, l'Industrie pour commencer.

Siemens pèse 3,38 % de l'Eurostoxx 50. Le constat est identique : sommets et creux ascendants, record historique, et résultats 2022 et perspectives 2023 bien accueillis.


L'automobile pèse 3,74 % dans l'Eurostoxx 50, Mercedes-Benz 1,7 %. Toutes les composantes sont presque au plus haut historique malgré des volumes en recul en 2022. C'est l'effet pricing power, c'est-à-dire la capacité de l'entreprise à répercuter l'inflation pour couvrir la hausse de ses coûts. 


Passons à Ahold, qui pèse 0,93 % de l'Eurostoxx 50 et qui représente la grande distribution. C'est moins puissant que les autres secteurs, mais les résultats et perspectives 2023 ont été bien accueillies et les cours sont au plus haut historique. Pourtant, voilà un secteur qui aurait pu vaciller avec la perte de pouvoir d'achat des consommateurs lié à l'inflation. 


Passons au secteur technologique. J'ai choisi SAP, première SSII européenne. La valeur est éloignée de ses records de 2020 à 140 euros. Le secteur souffre des rendements élevés. Mais je ne vois pas de signal de vente tant au niveau de la configuration graphique qu'au niveau des résultats et perspectives 2023.


Prenons Vinci, valeur de la construction, qui pèse 1,86 % dans l'Eurostoxx 50. C'est une valeur cyclique par excellence. Selon les gérants, les taux d'intérêts élevés devraient finir par tuer la croissance dans l'œuf.  Pourtant, il n'y a aucun signal de vente sur le graphique.



Je pourrais poursuivre le raisonnement pour la très grande majorité des valeurs des grands indices.  Les cours de bourse conservent une tendance haussière malgré toutes les mises en garde des gérants. Il faut dire que les big caps passent pour l'instant sans encombre les embûches de l'inflation grâce à leur pricing power et à des trésoreries florissantes qui ne nécessiteront pas d'appel au marché. 


Bien sûr, les discours bearish portent sur le fait que cette situation ne durera pas. Mais pour l'instant, la main invisible du marché ne donne pas raison aux prévisions des baissiers. Et je reste assez convaincu que ce schéma perdurera. Je préfère écouter le marché qui, selon le célèbre adage, a toujours raison.

Reste que ce schéma pourrait ne s'appliquer qu'aux grandes capitalisations. Peut-être qu'il existe un marché à deux vitesses où les valeurs plus fragiles, comme les small&mid caps, souffriraient des taux élevés. Comparons les indices phares aux indices plus confidentiels depuis le début de l'année.

Performance depuis le 01/01/ 2023 : 

CAC 40 : +13,51 % / CAC Mid&Small : +11,86 % / CAC Small : +8,46 %.

DAX 40 : +11,88 % / Mdax (Mids allemandes) : +15,13 % / Tech All Share : +10,66 %.

S&P 500 : +5,37 % / Nasdaq Composite : +11,68 % / Russel 2000 : 9,74 % / Russel 3000 : +6,40 %.

Vous constatez qu'il n'existe pas de lecture cachée, où la bonne tenue des big caps masquerait une réalité plus fragile. Oui, la hausse des taux pèse sans aucun doute sur les valeurs de croissance et les petites et moyennes capitalisations, mais pas de manière systémique.

Terminons cet article par la saisonnalité américaine en cette troisième année du mandat de Biden.

Si je m'en réfère la à ligne verte, qui dévoile d'ailleurs une seconde quinzaine baissière (!), la voie est dégagée jusqu'à début mai. Si vous êtes baissier, il y a de l'espoir pour vous le mois de mars le sera.


Conclusion : 

L'alternative qui s'offre à nous est la suivante : croire le sentiment de marché, largement en faveur d'une baisse des actions, ou bien ce que nous disent les indices. Mon choix est fait depuis le début d'année : je choisis de suivre les prix, qui à mon avis prendront à revers le consensus. Le marché ne va jamais où l'attend une large majorité, c'est une réalité mainte fois vérifiée.

La conclusion de l'article du 16 février est donc maintenue : le bull market entamé en janvier en Europe devrait se prolonger de 5 à +10 %, jusqu'à fin avril avant d'offrir une longue consolidation.

Naturellement, la hausse des actions ne se fera pas en ligne droite. Elle sera plutôt lente, avec des à-coups et sans beaucoup de volumes (les volumes arrivent au début et à la fin des mouvements selon le principe d'accumulation et de distribution). Lorsque les bonnes nouvelles afflueront, que le sentiment de marché basculera dans l'optimisme, il sera alors temps de sortir du marché.


Avertissement :
Les analyses diffusées dans cet article sont à titre purement informatif et ne constituent ni une offre, ni un conseil pour les investisseurs. Il s'agit d'un avis personnel et la responsabilité de l'auteur ne saurait être retenue directement ou indirectement.


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Lundi 6 mars 10h49 : gaps hebdo en Europe

Bonjour, les indices européens ouvrent en majorité des gaps hebdomadaires ce matin. Ils inscrivent aussi des plus hauts annuels ou historiques. 

Ces gaps pourraient être fermés cette semaine mais nous sommes entrés dans une nouvelle vague de hausse suite aux tests réussis des supports la semaine dernière. Et dans ce cas, l'inertie pourrait redémarrer, d'autant que de nombreuses valeurs ont déclencher des signaux graphiques positifs la semaine dernière. Et en inertie, les gaps sont parfois oubliés comme celui du DAX du 9 janvier. A suivre.


14h11 : graphique du Gaz

Le GAZ a été à l'origine directe d'une grande partie de l'inflation : chauffage, coût de production dans de nombreuses entreprises, alimentation (serre), transport... coûts qui se sont ensuite diffusés indirectement aux biens puis aux services, point noir actuel de l'inflation aujourd'hui. Le GAZ redescend fortement actuellement à la faveur d'un hiver doux. Mais il faudra du temps pour que ca se transmette aux coûts de production car les cuves sont encore pleines à moitié (pour simplifier) d'un gaz acheté au prix fort.

Le support sur le GAZ est à 29. Peut-être y descendrons-nous puis nous stabiliserons-nous sur ce niveau. Le prix moyen d'avant guerre était de 20.

NB : les indices ont comblé leurs gaps hebdomadaires.


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Mardi 7 mars 10h45 : inertie avant Powell.

Bonjour, les indices entrent en inertie avant l'allocution de Powell ce soir. Une inertie, c'est typique des bull markets : petites bougies vertes, peu d'amplitude, peu de volumes.
On notera que les indices européens et américains ont pris soin de combler leurs gaps hebdomadaires. C'est mieux ainsi car ils auraient fini par exercer une force de rappel plus tard.


20h07 : un économiste haussier sur les actions.

C'est le premier que je vois depuis longtemps. Son interview ici :
https://www.boursorama.com/videos/actualites/patrick-artus-cette-reforme-des-retraites-est-impopulaire-et-ne-rapporte-rien-76deb1454e47eabf9ac7341c7bc0f2f1
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Mercredi 8 mars 10h45 : DAX

Bonjour, petit surcroît de volatilité sur les actions après un discours faucon de Powell. Mais le marché obligataire s'est peu dégradé, de manière un peu contre-intuitive. Est-ce tout a déjà été dit sur l'inflation ? L'avenir nous le dira. En attendant, l'Europe consolide dans le sillage des places américaines, mais la pression vendeuse reste contenue.


14h19 : sondages Bloomberg et JP Morgan : 

Ces deux sondages montrent de forts niveaux de cash dans le marché. Le réservoir d'acheteurs est important.



14h32 : réaction des taux à Powell

L'allocution de Powell, au ton pourtant assez nettement faucon, n'a pas généré d'embardée sur l'obligataire. Est-ce à dire que beaucoup d'éléments inflationnistes sont désormais intégrés dans les cours ? A suivre.


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Jeudi 9 mars 10h57 : CAC et Europe

Bonjour, 

Les indices consolident sous l'effet de taux qui sont remontés hier suite à une seconde allocution de Powell et de deux rapports sur l'emploi assez nettement au-dessus des attentes, donc potentiellement inflationnistes.

Les indices européens sont très différenciés selon leur composition et le gap du 3 mars devient ambiguë à court terme. Il est comblé sur l'AEX, le BEL, le CAC, mais pas sur l'Eurostoxx 50, le DAX, l'IBEX, le MIB. Bref, la configuration devient indécise à court terme (où va s'arrêter cette consolidation ?),  à moyen terme, pas de changement.


12h29 : cours du blé de meunerie

Les prix alimentaires grimpent toujours mais voilà un élément qui va aider à la désinflation. Le cours du blé de meunerie revient petit à petit sur le point de départ du début de la guerre en Ukraine. Sur ce point, la configuration est similaire à celle du Gaz.


22h38 : décorrélation taux/indices

Ce soir, les indices américains se sont décorrélés du marché obligataire, une première depuis bien longtemps (des semaines, des mois ?).  Le VIX a fait une forte poussée jusqu'à sa bollinger haute et le Dow Jones a rompu son support à 32500 points. Il y a encore une lecture haussière à court terme sur cet indice si la cassure n'est pas décisive, avec la matérialisation  d'un canal de consolidation. Mais tout ceci est bien indécis et la décorrélation action / obligation interroge naturellement. En Europe, jusqu'où la baisse des places américaines va nous amener ? Difficile à dire. Il faudra aussi observer les indicateurs de sentiment, qui vont à nouveau basculer dans un pessimisme profond.




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Vendredi 10 mars 10h50 : gaps en Europe.

Bonjour, j'avoue n'avoir découvert la raison de la baisse des US qu'après la clôture. Certains diront qu'il s'agit dun cygne noir, j'avoue ne pas trop y croire et graphiquement aucun support n'est rompu. Les banques sont depuis tout temps protégées, l'histoire passée nous l'a montré. Attendons de voir le déroulé de la séance et les déclarations des  banquiers centraux et autres.


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11h52 : SVP, le problème en quelques graphiques

Bonjour, SVB inquiète les marchés. Voici un résumé des quelques infos lues récemment. SVB est spécialisée dans les starts-up, ces entreprises souvent à faibles revenus mais qui brûlent beaucoup de capitaux pour se lancer. Si vous avez déjà étudié le bilan d'une biotech, on est un peu dans ce schéma là : le nerf de la guerre est la trésorerie, et en période de hausse des taux, la recherche de capitaux pour se financer devient plus difficile d'où ces retraits d'argent massifs sur SVB. C'est donc un cas particulier qui ne devrait pas fortement impacter les autres banques, qui ont des records de dépôts, comme le montre le graphique de Bloomberg dans l'article.  J'ai trouvé cet autre graphique qui confirme ce record historique de dépôt dans les banques, lié à la bonne santé des entreprises

Cliquez sur le graphe pour l'agrandir.

Le risque de contagion est donc faible mais ce qui inquiète aussi, c'est le montant des moins valeurs latentes dans le bilan des banques si un bank-run intervenait. En effet, la chute du marché obligataire a fait exploser les moins-values sur les stocks d'obligations dans les bilans comme le montre le graphique suivant :


Mais les banques n'ont aucune raison de vendre et donc de matérialiser leurs moins-values. Il suffit de porter les obligations à leurs termes et les moins-values s'éteindront toutes seules.

Pour rassurer les marchés, il suffirait d'un sauvetage public. Londres travaille sur le sujet, du moins sur la partie britannique de SVB. Les Etats-Unis le feront-ils ? Réponse aujourd'hui.

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Lundi 13 mars 8h30 : Bitcoin précurseur ?

Bonjour, pourquoi je parle du Bitcoin ? Peut-être car il pourrait avoir un côté précurseur. Voilà une copie des cours qui date de hier soir 23 heures (le Bitcoin est 5% au dessus actuellement). La cryptomonnaie a toujours été plus ou moins corrélée aux actions. Cette corrélation a été assez prononcée lors des séances mouvementée de jeudi et vendredi. Actuellement, le Bitcoin a effacé graphiquement la crise de SBV. Les cryptomonnaies sont pourtant un symbole fort de la technologie. Doit-on en déduire que les indices actions vont effacer à leur tour les séances baissières de jeudi (en futures en Europe) et vendredi ? C'est à suivre.

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13h27 : Eurostoxx 50, support cassé.

Le bitcoin n'a pas joué de rôle précurseur, j'étais loin du compte. Le support majeur sur l'Eurostoxx 50 a été rompu, plombé par la déroute du secteur bancaire. Nous pourrions revenir sur 4024 points sur l'Eurostoxx, niveau dont le débordement avait déclenché mon opinion positive. La tendance de fond reste haussière en Europe à moyen terme, mais est plutôt négative à court terme, le temps que les doutes soient levés sur les banques.