dimanche 17 août 2025

Trop de pessimisme pour retourner les marchés ?

 


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

En complément de chaque article, je publie tous les jours des graphiques pour affiner l'analyse. Vous trouverez ces graphiques en bas de page.

Lundi 18 août 14h25 : L'Europe consolide. Mardi 19 août 12h12 : un nouveau catalyseur haussier ? 16h48 : l'Eurostoxx 50 franchit.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bonjour, dans mon précédent article du 2 août intitulé "le jeu du tyrolien", je concluais qu'il était "tout à fait possible que nous soyons entrés dans un cycle correctif en trois temps abc -vague 2- qui s'étirerait jusqu'au mois de d'octobre".

Cet évènement ne s'est pas produit. Les marchés américains ont inscrit de nouveaux sommets, le Nikkei aussi. L'Europe s'en est rapprochée.

Les marchés sont-ils invincibles ? Eléments de réponse en graphique.


1) Les indicateurs de sentiment :

Une fois n'est pas coutume, je commence cet article par les indicateurs de sentiment (IS). Ma surprise a été grande lorsque j'ai découvert la dernière donnée du AAII. Malgré les records à répétition du S&P500, le sentiment des investisseurs particuliers américains a souvent flirté avec le pessimisme. C'est encore le cas lors du dernier sondage.


Or, il faut de l'optimisme pour retourner les marchés à la baisse ! Les tendances haussières se développent dans le scepticisme et s'éteignent dans l'euphorie. Sauf cygne noir, la tendance haussière en cours ne semble donc pas achevée.

Les autres IS sont dans des zones "floues". Le VIX et les ratios call/put auraient pu indiquer un retournement baissier des marchés, ce ne fut pas le cas car ils ne sont pas positionnés sur des niveaux extrêmes. Sur d'autres IS, le sentiment de marché est frileux. Sans euphorie, les probabilités statistiques d'un retournement immédiat du marché sont réduites ou tout du moins limitées.


2) L'analyse graphique et Elliottiste :

Après le recul de fin juillet/début août lié à des chiffres de l'emploi plutôt de mauvaise facture, les indices ont repris leur course aux records.

Autre surprise, le PPI américain publié le jeudi 14 août a été parfaitement absorbé voire même ignoré par les marchés. Il n'y a pourtant rien de bon dans cette donnée. C'est la plus forte hausse depuis 3 ans de l'indice des prix à la production et cela amenuise les probabilités d'une entrée dans un cycle accommandant de la part de la FED. 

Conséquence : lorsque les marchés résistent aux mauvaises, ils ne sont pas encore mûrs pour reculer.


Sur le Dow Jones par exemple, la dernière vague de hausse était inattendue pour moi d'un point de vue Elliottiste car les 5 temps semblaient clairement identifiés. Mais il est possible qu'il soient bien achevés ! Nous serions alors dans une correction abc à plat irrégulière, ce qui permet des nouveaux sommets. Mais c'est très inhabituel pour une vague 2. Si vous vous souvenez des statistiques des vagues 2 données dans la conclusion de mon dernier article, 73 % des vagues 2 corrigent entre 50 et 61,8 % (ratios de Fibonacci) de la vague 1.


En Europe, les prix sont encore bridés par des résistances. C'est surtout vrai pour l'AEX, le CAC, le DAX. L'Europe du Sud, Espagne et Italie, prend sa revanche, portée par son secteur bancaire. La synthèse globale, le STOXX 600, bute actuellement sur un niveau clé. Passera, passera pas ?



3) Intra et inter-marché :

Trois éléments m'ont interpellé. 

Le premier concerne les rachats d'actions aux USA. Jamais nous n'avions atteint un tel niveau. C'est un élément de soutien des cours.


Les dégagements liés aux résultats d'entreprises jugés décevants par les investisseurs ont été les plus brutaux depuis 8 ans. Intrigant, non ?


Que penser du Bund, qui affiche un plus bas depuis 4 mois. Comment vont réagir les indices européens ?



CONCLUSION :

Le pessimise reste selon moi trop ancré pour générer un recul prononcé et immédiat des indices boursiers. Hormis un cygne noir, ces derniers devraient continuer leurs course aux records, surtout aux États-Unis. 

Jusqu'à quand ? Jusqu'où ? Je ne sais pas. Mais les marchés finissent toujours par offrir des temps de repos propices à des achats à bon compte. J'attends ce moment là pour profiter de la vague haussière 3 à venir.

Ajustements et relecture terminés. Bonne lecture.

Avertissement : les analyses diffusées dans cet article sont à titre purement informatif et ne constituent ni une offre, ni un conseil pour les investisseurs. Il s'agit d'un avis personnel et la responsabilité de l'auteur ne saurait être retenue directement ou indirectement.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Lundi 18 août 14h25 : L'Europe consolide.

Bonjour, l'Europe consolide sous ses résistances. C'est particulièrement vrai pour le CAC 40 qui bloque sous 7 940 points.


Mardi 19 août 12h12 : un nouveau catalyseur haussier ?

Bonjour, les indices ont grimpé ces dernières semaines en misant sur la fin des incertitudes liées aux tarifs douaniers. Le même schéma pourrait se reproduire avec la guerre en Ukraine. Le CAC franchit ce matin sa résistance. A confirmer en clôture.


16h48 : l'Eurostoxx 50 franchit.

L'Eurostoxx 50 franchit sa résistance. C'est positif à court terme.





samedi 2 août 2025

Le jeu du tyrolien

 

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

En complément de chaque article, je publie tous les jours des graphiques pour affiner l'analyse. Vous trouverez ces graphiques en bas de page.

Lundi 4 août 15h00 : VIX. Mardi 5 août 13h35 : le luxe toujours amorphe. 13h40 : idem pour l'Auto. 13h43 : ... et la Chimie. 13h48 : les banques résistent. Mercredi 6 août 12h44 : spread aux US. 17h07 : réactions aux nouvelles. Jeudi 7 août 11h50 : bougie verte en Europe. 11h55 : AAII.



Je m'absente pour quelques jours de vacances. Retour le 19 août. A bientôt !

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bonjour, dans ma précédente analyse du 2 juillet intitulé "Été serein ou été brûlant ?", je concluais que "l'analyse Elliottiste et chartiste signalait une entrée en consolidation à venir aux US (...). Le timing de cette entrée en consolidation est difficile à estimer, mais il s'agit a priori d'une question de jours ou de semaines (...). Cette consolidation pourrait s'étirer jusqu'en octobre, où la saisonnalité redeviendra meilleure à l'achat pour les actions". Il est désormais possible -voire probable- que les marchés soient entrés le 31 juillet dans cette phase de respiration baissière. 

Vous vous posez peut-être des questions au sujet du titre de cet article et de la photo associée. Il est tiré d'un jeu télévisé de mon enfance issu du "juste prix". Le tyrolien grimpait lentement une pente, et si le joueur évaluait mal le prix des actifs, le tyrolien chutait dans la crevasse.

L'analogie avec les marchés financiers est assez simple. Dans les bull markets, les indices grimpent lentement mais régulièrement, puis, dès que les investisseurs se rendent compte que le marché est trop cher, un effet moutonnier le fait chuter brutalement.

Si les marchés sont bien entrés en consolidation, que faut-il craindre ? Éléments de réponse en graphiques.


1) Analyse graphique et Elliottiste :

L'Europe avait été précurseur dans la hausse au premier trimestre. Elle s'est montrée également précurseur dans la baisse de ces derniers jours. Pendant que les indices américains poursuivaient leur ascension façon tyrolien, nos indices plafonnaient.

Le DAX par exemple a matérialisé des chandeliers de distribution lors de la seconde quinzaine de juillet. La rupture en gap d'un premier support depuis le "jour de la libération" semble marquer l'entrée du cycle Elliotttiste en abc baissier. 


Les indices européens consolideraient donc jusqu'en octobre avant de reprendre leur marche en avant. Quelle pourrait être la profondeur de ce cycle correctif en abc dénommé vague 2 ? Les statistiques montrent que 73 % des vagues 2 corrigent entre 50 et 61,8 % (ratios de Fibonacci) de la vague 1. Donc prudence...

Aux Etats-Unis, le schéma est un peu différent, grâce aux 7 magnifiques qui ont tiré le S&P500. Les USA et l'UE devraient se resynchroniser dans les semaines à venir.


2) Analyse inter et intra-marché :

Aux États-Unis, le dernier mouvement de hausse met en lumière une nouvelle concentration des hausses sur les grosses capitalisations. Le S&P500 Equal Weight sous-performe le S&P500. C'est un signe que l'appétit pour le risque a baissé.

Au niveau des valeurs défensives, elles affichent un plus bas de 35 ans. Excessif ?


Le DJ Transportation poursuit sa sous-performance face au S&P500. Cela préfigure souvent d'une économie moins dynamique.


D'autant que les dernières statistiques américaines en matière d'emploi ne sont pas flamboyantes. Les révisions à la baisse ont été fortes. Trop pour Trump qui veut limoger la responsable de ces données, accusée de lui porter tort. 


Comme le DJ Transportation, le RUSSELL 2000 sous-performe le S&P500. Lorsque les petites et moyennes capitalisations font moins bien que les grosses capitalisations, ce n'est jamais tenable sur le moyen terme. Les taux qui restent élevés en sont en partie la cause.


En Europe, je suis interpellé par la sous-performance du secteur média face au Stoxx600. C'est un secteur cyclique clé (on investit, crée des nouveaux produits puis on met en place un plan marketing) et la nouvelle concurrence des GAFAM via l'IA n'explique pas tout.


3) Indicateurs de sentiment :

Le VIX entre historiquement en période de tension. C'est défavorable aux actions.


Le sondage AAII n'a jamais révélé d'optimisme démesuré malgré les records de Wall Street. Un autre sondage montre que les actions restent malgré tout assez prisées des investisseurs. Nous ne sommes pas en zone extrême, ce qui ne garantit pas que cet indicateur pèse d'un point de vue contrarien sur les indices boursiers. Mais il ne s'y oppose pas.


Les positionnements des ratios put/call dans les cercles rouges ont correspondu par le passé à des tops de marchés.


CONCLUSION :

La cacophonie règne depuis l'élection de Trump et les investisseurs semblent réaliser que ces incertitudes persistantes, ennemies de l'économie, rendent difficiles le maintien des cours de bourse à de tels niveaux. 

Il est tout à fait possible que nous soyons entrés dans un cycle correctif en trois temps abc -vague 2- qui s'étirerait jusqu'au mois de d'octobre. 

La profondeur de ce cycle correctif est incertaine. Les statistiques montrent que 73 % des vagues 2 corrigent entre 50 et 61,8 % (ratios de Fibonacci) de la vague 1. Cela correspondrait à une baisse de -12 % sur le S&P500 (par rapport aux cours de vendredi soir 1er août). Le recul pourrait être un peu moins fort sur le STOXX 600 à la seule condition que l'Europe retrouve son statut du premier trimestre 2025.

Par la suite, la tendance haussière de fond reprendrait.

Relecture achevée. Bonne lecture.

Avertissement : les analyses diffusées dans cet article sont à titre purement informatif et ne constituent ni une offre, ni un conseil pour les investisseurs. Il s'agit d'un avis personnel et la responsabilité de l'auteur ne saurait être retenue directement ou indirectement.

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Lundi 4 août 15h00 : VIX.

Bonjour, le VIX s'est envolé de +22 % vendredi, surement trop au regard de la baisse du S&P500 de -1,6 %. En clair, le marché a eu (trop) peur, et il doit reprendre confiance sous la forme d'un rebond technique pour rechuter ensuite. Le VIX pourrait reculer pendant quelques jours.


Mardi 5 août 13h35 : le luxe toujours amorphe.

Bonjour, les indices font un rebond que je qualifie de technique. Intéressons nous aux secteurs. Celui du luxe continue de plonger au niveau du comportement relatif (en bas). LVMH réalise 25 % de son CA aux USA et 28 % en Asie hors Japon. Les USA vont appliquer 15 % de droits de douane et la Chine va-t-elle aussi bien que ça ? En tout cas, les investisseurs n'en veulent pas, ils faut les suivre.


13h40 : idem pour l'Auto.

Le secteur Auto est aussi délaissé. Le support à 445 devrait être rallié. C'est un niveau clé.


13h43 : ... et la Chimie.

La stabilisation du secteur de la Chimie est un peu en trompe l'œil. Il ne tient que parce que les indices ont été forts ces derniers mois. Le comportement relatif, lui, chute. C'est de mauvais augure. Lorsque les marchés seront plus nerveux, la Chimie en pâtira en premier.


13h48 : les banques résistent.

Les banques, par contre, se tiennent remarquablement. Leur comportement relatif grimpe. On se rapproche de plus hauts de 2009.


Mercredi 6 août 12h44 : spread aux US.

Bonjour, cet indicateur est intéressant à suivre. Il s'agit de l'écart entre les obligations à haut rendement notées BB et les titres du Trésor américains. Il s'est réduit à un niveau très bas (1,64 %), sachant que les lectures basses déclenchent généralement des corrections sur les marchés actions. Cela indique que les investisseurs prennent des risques substantiels pour un rendement supplémentaire minime.


17h07 : réactions aux nouvelles.

Parfois, en bourse, les mauvaises nouvelles (économiques) sont des bonnes nouvelles (pour les actions). En clair, un mauvais chiffre économique implique une politique monétaire plus souple et donc, les investisseurs font le pari d'une activité future qui sera soutenue par des taux moins élevés. Et dans ce cas, les actions peuvent monter. 

Dans le cas des derniers chiffres du chômage, ce ne fut pas le cas. La mauvaise nouvelle s'est transformée en mauvaise nouvelle pour les actions. Je rajoute à cela que l'accord USA-UE sur les 15 % de droits de douane a aussi été vendu par le marché. Il semble donc que bonnes et mauvaises nouvelles génèrent désormais des dégagements. A confirmer.

J-1 avant vacances de quelques jours.



Jeudi 7 août 11h50 : bougie verte en Europe.

Bonjour, une grande bougie verte apparaît en Europe, comblant sur le DAX le gap de la semaine passée. L'accélération s'est produite vers 10 heures, peut-être à l'annonce d'une rencontre Poutine-Trump, ou des bons chiffres allemands ? Le marché a donc encore de la ressource et il est capable de réagir positivement à des nouvelles, contrairement à ce que j'évoquais hier. Je pense toujours que les actions nous offriront de meilleurs points d'entrée long dans quelques semaines.


11h55 : AAII.

Le sentiment haussier recule vite dès les premières baisses. Cela explique la résilience des indices américains depuis quelques jours.